Je pratique la photo numérique et m'y amuse beaucoup. J'ai un bel appareil photo avec quelques belles optiques. J'ai un abonnement à la suite Adobe Creative Cloud pour utiliser Lightroom et Photoshop pour retoucher mes photos. J'imprime de temps en temps mes photos dans un livre. Les résultats sont magnifiques.
Il y a pourtant quelque chose qui me manque dans cette pratique de la photo. Tout reste numérique jusqu'au moment de l'impression. Et cette dernière étape… je la délègue à un imprimeur allemand dont le travail est au-delà de l'irréprochable.
Bref, j'ai envie, besoin, de réellement toucher la photo, le papier, les produits qui vont donner le résultat final. Quelque part, j'ai envie, besoin, de "mettre les mains dans le cambouis". Certains me reprendront et diront "dans la gélatine" ! J'aurais pu être tenté par la photo argentique sur la base d'appareils 24 * 36 ou même moyen format, leur chimie et les joies des agrandisseurs. Si j'ai épluché nombre d'articles et forums sur la pratique, si j'ai rêvé devant bon nombre d'appareils sur les sites de matériel d'occasion et d'enchères, je n'ai jamais sauté le pas et reste convaincu que ce n'est, aujourd'hui, pas mon meilleur choix. J'aurais pu retourner aux confins de la photo, revenir totalement au 19e siècle et me lancer dans l'aventure magnifique de la photo au collodion. J'y viendrais certainement un jour, pour son esthétique et ses conditions de travail si particulières. Mais ce n'est pas encore le moment pour moi. La photo minimaliste avec les appareils type pinhole est tout aussi intrigante. Mais finalement, non, je ne suis pas certain que cela finisse par devenir ma pratique de la photo.
A force de chercher sans forcément savoir ce que je cherchais, j'ai fini par trouver une source infinie de procédés de tirage photo alternatifs qui ont su chatouiller mes neurones : Chibasystem, Ambrotype, Van Dyke, Cyanotype... Une forme de liaison entre la chimie de la photo issue du 19e siècle et la modernité de mon matériel actuel. Et il faut bien l'avouer, j'ai là un terrain de jeu tout simplement fantastique !
Bref, je saute le pas, heureux de cette trouvaille. J'oubliais le principal… Ces procédés demandent du temps, un espace de travail adapté et un peu de bricolage. Si j'ai du temps, force est de constater qu'en vivant dans un appartement et n'étant pas réellement bricoleur, je me complique notablement la vie. Je bricole, je fais mes mélanges et j'insole sur la table de la salle à manger, je fais sécher dans le cellier qui est moins couru que ma salle de bain qui ne sert, elle, que lorsqu'il faut se mouiller un peu !
J'ai écrit un long document pour essayer de faire le point sur les quelques mois durant lesquels j'ai commencé à me frotter à la pratique du Charbon Transfert. C'est pour moi une manière d'organiser ma connaissance sur le sujet, de toucher du doigt l'étendue de ce que j'ai entrepris et qui me semble nécessaire pour avancer. Et puisque j'ai pris le temps d'écrire tout cela, autant vous en faire profiter. j'espère que ce document convaincra ceux d'entre-vous qui se posent la question de se jeter à l'eau. L'aventure est belle, il serait dommage de s'en priver.
Le principe du charbon simple transfert est de créer un "tampon encreur" constitué d'une couche de gélatine pigmentée et sensibilisée à la lumière (aux UV principalement) que l'on dépose sur un support temporaire (une feuille souple type yupo par exemple).
Un négatif de la taille de la photo est créé et déposé sur la gélatine du tampon lorsque celle-ci est sèche, puis elle est insolée soit par exposition directe au soleil, soit au moyen d'une insoleuse à UV. Le diazidostilbène a la propriété de faire durcir la gélatine lorsqu'il est exposé aux UV. Les zones claires du négatif permettent d'insoler pleinement la gélatine, ce qui fixera les noirs et les ombres. Les zones foncées du négatif retiennent les UV et permettront donc de révéler les zones claires.
La gélatine du tampon est ensuite mise en contact avec le support final de la photo dans un bain d'eau à température ambiante. Dans un dernier temps, le sandwich ainsi composé va être trempé dans un bain d'eau à 42° qui permettra de faire fondre la gélatine non durcie et de séparer le support temporaire laissant ainsi apparaitre la photo.
J'oubliais… Vous vous demandez peut-être jusqu'où l'on peut aller avec ce procédé ! En attendant de publier le résultat de mes travaux, n'hésitez pas à parcourir le site de quelques maitres en la matière :
https://www.franck-rondot.com/blog-photographe/374-tirage-charbon-simple-transfert-simple-couche-au-das-diazidostilbene.html
https://sandykingphotography.com/photography-portfolio/carbon-transfer
https://thewetprint.com/en/gallery/
https://www.franck-rondot.com/blog-photographe/374-tirage-charbon-simple-transfert-simple-couche-au-das-diazidostilbene.html
https://sandykingphotography.com/photography-portfolio/carbon-transfer
https://thewetprint.com/en/gallery/